Tout le monde ne peut pas être accusé de pédophilie

Dans le guide d’évaluation des compétences parentales que j’ai fait paraître sur Apple Books il y a de cela trois ans maintenant, j’évoquais que les structures psychiques ne sont pas égales en matière de passage à l’acte criminel pédophile. Les situations dans lesquelles les pères (en particulier) sont accusés à tort par leur ex-compagne d’avoir abusé de leurs enfants existent bel et bien, et sont dévastatrices. En effet, si les experts déterminaient précisément la structure psychique de ces pères, ils s’apercevraient que le passage à l’acte supposé n’a pas pu avoir lieu.

Dans le présent article, je reproduis le chapitre complet de mon guide consacré à cette question particulière.

Souvenez-vous du tableau qui place les couleurs structurelles en fonction de leur rapport à la Loi/loi. Automatiquement, vous comprendrez que les bleus n’abusent pas des enfants.

L’une des Lois que l’on nomme Lois œdipiennes est ce que l’on appelle « la reconnaissance de la différence des générations ». Cela signifie que tout humain symbolisant dont le psychisme est sain sait ceci : être un enfant ce n’est pas la même chose qu’être un adulte. En outre, il sait également que ce dernier statut implique des responsabilités vis-à-vis des êtres non finis de notre espèce.

Cela signifie également que le sujet qui reconnaît cette Loi prendra soin de manière naturelle de ses frères et sœurs moins âgés que lui, ou porteurs d’un handicap : en effet, les sujets bleus ont un sens inné des responsabilités vis-à-vis des plus démunis des membres de leur fratrie. Il arrive d’ailleurs parfois que ces enfants s’occupent des besoins de leurs parents lorsque ce sont ces derniers qui se montrent démunis. Lorsqu’ils tentent de le faire avec un parent capable, à l’occasion d’un moment de détresse que ce dernier traversera, la Loi reprendra place puisque tel parent rappellera à l’enfant que c’est lui qui est responsable de protéger son enfant (et pas le contraire). Dans un monde de bleus, les Lois œdipiennes régulent les relations entre les membres d’une famille et permettent que les rôles de chacun soient correctement alignés. Vivre entre bleus, c’est toujours tendre vers ce qui est juste. Vivre avec des verts ou des roses, c’est sans cesse tendre vers un contre-sens à ce qui est juste.

Partant, ce sont les sujets sociopathiques qui passeront à l’acte sur des enfants et oublieront à la fois le rôle qu’ils sont censés jouer auprès des sujets en développement de notre espèce, ainsi que l’immaturité sexuelle et l’incapacité à consentir à une relation sexuelle propre à tout enfant.
Qui sont donc les individus que je définis comme « sociopathiques » ? Et bien, ce sont tous ceux de notre espèce qui connaissent certaines règles mais qui n’ont pas intégré les Lois symboliques (donc les structures roses) ainsi que tous ceux qui sont dans l’ordre du symbolique mais dont les normes internes ont dévié, ou se sont élargies, sur certains sujets (donc les sujets verts, sujets transgressifs).

Précisons : tous les roses et tous les verts ne passeront pas à l’acte sexuel sur des enfants. Certains seulement. Mais si vous avez face à vous un individu d’une telle couleur, et qu’un soupçon pèse sur lui à ce sujet, vous devez poser l’hypothèse qu’il ait pu le faire, en première analyse. Par contre, aucun sujet bleu de structure ne l’a jamais fait à ma connaissance, ce qui est compatible avec le modèle selon lequel l’individu bleu respecte les Lois œdipiennes. Un auteur, Hubert Van Gijseghem, évoque dans l’un de ses ouvrages relatifs à la typologie des agresseurs sexuels (La personnalité de l’abuseur sexuel, 1988) la possibilité d’un tel passage à l’acte chez le sujet névrotique (bleu). Mais il précise que ceci est très rare, que cela a lieu en général pendant une phase dépressive de l’auteur, et sera non réitéré. Personnellement, j’ai en mémoire deux situations seulement impliquant un sujet bleu : un homme condamné par la justice qui entretenait à 19 ans des relations consenties avec une jeune fille de 15 ans (elle n’a pas porté plainte, le « délit » a été poursuivi d’office au nom de la loi selon laquelle l’écart d’âge était trop important) ainsi qu’une situation de dérapage contrôlé très rapidement entre un beau-père et sa belle-fille devenue pubère (une seule caresse trop explicite puis le retrait total de l’auteur qui a de suite mesuré l’ampleur de la portée de son acte). Le sujet bleu qui dérape une fois ne le fera plus, puisque son économie psychique est basée sur le sentiment de culpabilité.

Notez bien ceci : le risque de passage à l’acte sexuel sur enfant ou de viol d’un adulte, de la part d’un sujet de structure psychique bleue, m’apparaît nul.
Par contre, il existe bien des sujets bleus qui ont tué leurs enfants, dans un contexte dissociatif. J’évoquerai ce point en détail dans l’ouvrage à paraître que je consacrerai au profilage criminel.

Cela ne veut pas dire que les sujets bleus ne peuvent pas fantasmer des actes sexuels avec des enfants. J’ai en mémoire le témoignage d’un homme (vous le trouverez sous le prénom de Badredine dans ce documentaire) qui avait été abusé a partir de l’âge de trois ans, et qui fantasmait sur les fillettes de cet âge, mais qui craignait comme la peste de passer à l’acte. Devaient s’être liés chez lui, au moment du traumatisme subi, pulsion sexuelle en développement et plaisir physique lié à toute stimulation des zones érogènes. Un travail psycho-sensoriel accompagné par un professionnel et revisitant les abus pour traverser le traumatisme devrait lui permettre de se débarrasser de ces fantasmes qui le handicapent.

En matière de maltraitance à enfants, les abus sexuels prennent une place toute particulière. La légitimité de frapper un enfant se discute encore parfois entre ceux qui considèrent que tout châtiment corporel est inadmissible et ceux qui pensent qu’une baffe ou une fessée « n’a jamais tué personne », et d’ailleurs la jurisprudence suisse accepte un « droit de correction » dans certaines circonstances. Mais le fait d’entretenir des relations sexuelles avec des enfants, ou de les approcher sexuellement (attouchements), en particulier lorsqu’il s’agit des siens, relève du tabou ultime.

Par ailleurs, moult précautions sont prises dans ces situations. Les intervenants en protection des mineurs le savent bien : la nécessité d’un témoignage non influencé des enfants dans ces situations permet aux professionnels de retirer un enfant aux bons soins de ses parents sans les en informer au préalable comme il est d’usage. En effet, dans ces cas, la police prend rapidement le relais pour entendre les enfants dans des conditions strictes, souvent en présence d’un psychologue détaché pour l’occasion, et filme leur témoignage.

En matière d’agressions sexuelles ayant lieu à l’extérieur de la famille, le risque qu’un enfant soit victime augmente lorsque ses parents présentent des écueils au niveau de leurs capacités parentales. En effet, celui qui a grandi dans un milieu sécurisant se sent en confiance à la fois pour rapporter à ses parents toute tentative à son encontre, mais également pour ne pas céder à la menace si fréquemment utilisée par les auteurs d’abus pour maintenir l’enfant dans le secret par le silence en cas de passage à l’acte (« Si tu parles, tu iras en prison/j’irai en prison/tes parents auront des problèmes »).

Je me souviens d’un auteur d’abus sexuels vert dont j’assurais le suivi et qui me disait que ses victimes étaient choisies parce qu’elles étaient livrées à elles-mêmes. Ainsi, un abuseur peut facilement se frayer un chemin vers sa proie quand l’un ou les deux parents de l’enfant victime sont des sujets de structure rose, puisque ces derniers n’offrent pas de protection à leur progéniture. Souvenez-vous de ce qu’il s’est passé pour les victimes de Michael Jackson qui s’expriment dans le documentaire déjà cité. D’après l’analyse que j’ai faite de la situation, ces hommes avaient tous les deux un père rose. Comme déjà souligné, aucun homme bleu n’aurait laissé son garçon passer toutes les nuits de sa jeune vie dans la chambre d’hôtel d’un homme adulte.

Il arrive également que les faits se produisent sous le toit des parents roses : ces derniers sont en effet pour la majorité d’entre eux incapables d’anticiper ce qu’il se trame dans la chambre de leurs enfants ou de leurs proches installés à la maison, mais également d’entendre les signes de détresse des petites victimes.

Ce qui est profondément injuste, c’est le fait que ce sont d’abord les enfants qui sont déjà fragilisés par leur milieu familial qui seront abusés.

Les traumatismes vécus par les enfants abusés sexuellement les suivent leur vie entière, mais de manière différentielle en fonction de la structure. Le sujet bleu fera tout pour ne pas passer à l’acte quand les deux autres structures seront moins regardantes… du fait de leur défaut relatif au sentiment de culpabilité et à la notion de responsabilité d’un adulte envers un enfant.

En cas d’abus sexuels dans l’enfance, les hommes bleus deviennent inhibés dans les relations sexuelles ou violents physiquement avec des hommes adultes qui représentent un danger. Ils peuvent également fantasmer un passage à l’acte sur enfant à cause de la trace en mémoire de l’excitation alors vécue en tant qu’enfant. Mais ils ne toucheront pas un enfant. Les hommes roses répètent le trauma sur d’autres enfants. Chez les verts, cela dépend de la construction de leur fétiche : si leur objet sexuel fétiche est un enfant, ils n’auront de cesse de passer à l’acte. Ce qui fera d’eux des prédateurs redoutables pouvant faire un très grand nombre de victimes, prédateurs d’autant plus redoutables qu’ils sont capables de manipuler de manière très subtile leurs proies afin d’obtenir leur confiance et de passer à l’acte en toute inquiétude.

Je ne possède pas suffisamment de données cliniques liées aux femmes auteurs d’abus sexuel pour en dire davantage sur cette catégorie particulière qui est peu étudiée, mais les caractéristiques structurelles s’appliqueront évidemment.

Cliquez sur l’image pour accéder au guide complet sur Apple Books

La personnalité humaine : 3 couleurs psychiques (mini-guide)

Ce mini-guide d’introduction aux couleurs psychiques (les trois structures de la personnalité humaine), qui compte une dizaine de pages, est mis à votre disposition ci-dessous en version .pdf.

Je vous en souhaite une bonne lecture !

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A ce jour, voici les vidéos déjà postées :

Bon visionnage !

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Saison 3 : et Tokyo la HP s’ennuie…

Tokyo : mon héroïne. Elle va au bout de ses envies.

Comme je l’envie !!

Elle s’éclate avec son chéri sur une plage de sable blanc. Mais vite, très vite, son besoin d’adrénaline lui saute à la gorge.

Alors elle part. Elle le quitte. Et c’est le début d’un second braquage. Parce que Rio se fera prendre.

Tokyo va donc au bout de ses envies.

Mais après, elle dit :

« Coupable. Coupable. C’est ce que je ressentais. En pensant à chaque instant de bonheur que j’avais passé avec Rio. Depuis que nous étions vraiment libres ».

Si c’est pas bleu, ça ? (pour les couleurs, voir ici).

En visionnant le 1er épisode de cette 3e saison, l’on se dit que cette femme continue de porter la poisse. Que tout le monde tombe toujours après le passage de Tokyo…

Rio emprisonné et tortué. Son amour…

En tous les cas, le personnage de Tokyo illustre à la perfection les affres de l’attachement insécure d’un être bleu.

Le Professeur, lui, tient à la cohésion de sa famille : « la bande ». La solidarité est de mise. Et il est leur père protecteur à tous. Rares sont les séries où les personnages sont tous aussi… bleus de structure ! Il y a bien NCIS, c’est vrai.

Petit retour sur Berlin, puisqu’il reviendra par flash-backs. Il montre trop de sentiments, dès la fin de la 2e saison, pour être un vrai psychopathe. Aux portes de la mort, il éprouverait enfin ce qu’éprouvent les bleus ? Pas crédible cliniquement. Mais tout le monde aimerait tellement que ce soit possible…

Cette série est éminemment politique. C’est un pamphlet résistant. On le comprend vraiment au début de cette 3e saison. À la fin de la précédente, Raquel s’est ralliée à la cause de son amant. Parce que c’est la bonne. Les voleurs ne sont pas ceux que l’ont croit. Les voleurs ne sont pas les braqueurs en uniforme rouge portant le masque de Dali (ah, voilà, on tient ici un deuxième personnage rose en la personne de l’artiste).

Il n’y a rien de plus résistant que le cinéma. Et cette série, c’est du cinéma.

La cause des braqueurs est devenu combat politique dans la rue. Les citoyens qui portent le rouge et agitent des drapeaux à l’effigie du peintre espagnol sont les gilets jaunes des Français.

Dans cette 3e saison, le Professeur et ses recrues (ainsi que les pièces rapportées) sont devenus des putains de résistants de l’ETA. Ces gens qui savent que pour mener une révolution il faudra sacrifier des ressentis. Parfois des vies.

La casa de papel, c’est donc bien plus qu’une série : c’est un acte militant.

Et puis, dans cet objet multimédia, il y a les leçons de vie dispensées par Nairobi. Elle s’exprime toujours avec le coeur. Leçon sur l’amour lorsqu’elle se fâche avec Palerme au sujet de son « Helsie ».

Oui, tiens : Palerme. Je crois bien qu’on le tient notre premier vert ! (il y avait bien « Arturito » mais le personnage est en fait un mix de vert et de bleu). Le nouveau commandant du braquage sur place. Un bon HP lui aussi.

Il blesse Nairobi parce qu’il a raison. C’est un foutu vert lucide qui blesse en parlant des sentiments profonds de son vis-à-vis. On est toujours dans l’attaque relationnelle avec un vert. Toujours. Berlin ne sait pas le faire, toucher là où ça fait vraiment mal. Comme je le précisais quand je parlais du personnage d’Hannibal Lecter.

Mais elle ne se laissera pas faire notre Nairobi. Elle est plus forte que ça. Elle sait ce qu’est la liberté, et elle tente de transmettre le concept à sa petite soeur Tokyo.

Cette Tokyo qui avait bien besoin d’un papa comme le Professeur. Maintenant, Raquel et son homme sont les bons parents bleus qui veillent de loin sur leur progéniture.

Comme Moscou a veillé sur Denver, ce qui a permis à ce dernier de devenir un homme qui assume ses responsabilités. En effet, combien de destins masculins brisés par l’impossibilité à s’identifier à leur père rose et à devenir des hommes solides et posés ?

Surtout, je ne vous gâche pas le plaisir du dernier épisode de cette 3e saison : je ne piperai mot. Regardez-le. C’est une pépite de génie en soi. Je ne parle pas de la tournure des événements (même si c’est fort là aussi), mais de la démonstration de la façon (différentielle) dont les êtres humains réagissent à la rupture amoureuse, fonction du style d’attachement.

J’ai toujours dit que le cinéma m’apprenait à vivre. Ces dernières années, j’ai passé bien trop de temps sans profiter de cet enseignement.

Les réalisateurs ne seraient-ils pas les chamanes de nos sociétés à nous ? Ceux qui se rendent dans des mondes imaginaires pour en rapporter des histoires en forme de réponses à nos questions… Oui, parce que comme le chante Steve Hogarth : « Finding the answer is a human obsession… ».

Moi, je crois que si. Je crois que là est leur mission. Et quand on songe à la qualité de tant de séries et de longs-métrages qui nous sont accessibles, l’on se dit que nos sages à nous n’ont rien perdu de la superbe de leurs ancêtres.

Certains compositeurs et interprètes en font également partie. Comme ce Steve Hogarth, le chanteur de Marillion. Lui aussi aborde la thématique de La casa de papel, dans ce magnifique morceau :

This is the 21st century

Flash to crash and burn

Nobody’s gonna give you anything

For nothing in return

There’s a man up in a mirrored building

And he just bought the world

Would you want

To have kids

Growing up

Into what’s left of this ?

She shook her head,

She said « Can’t you see ?

The world is you

The world is me. »

La casa de papel / Analyse structurelle des personnages de la série

Je suis à l’épisode 7 de la 2e saison.

Ainsi, mes analyses se basent sur les éléments obtenus jusque-là. Il est clair que les scénaristes ne connaissent pas la psychologie structurelle. Mais, comme c’est le cas des séries « Les Experts » et celle qui met en scène le Dr House, il est possible d’effectuer une analyse structurelle de la personnalité des personnages, comme je le fais dans mon ouvrage à paraître. En effet, les réalisateurs et scénaristes observent le monde et arrivent aux mêmes conclusions. Avec quelques imprécisions : comme celle de décrire le cannibale Hannibal Lecter comme un sujet symbolisant (lire cet article pour une explication du terme), capable d’une trop grande intersubjectivité relationnelle quand il traque Clarisse.

Tout part en vrille dans ce braquage parce que le Professeur, malgré sa grande intelligence, ne pouvait pas maîtriser toutes les variables psychologiques dans les relations qui allaient s’instaurer entre les membres de la bande. Cela ne suffit pas de poser des règles d’anonymat pour échapper à ces variables. En effet, le Professeur avait édicté des règles, espérant tout garder sous contrôle. Comme il range ses chemises par couleurs et qu’il utilise sa minutie au service de pliages en origami ! Mais… peut-on vraiment demander à des repris de justice de respecter les règles ?

Le Professeur est décrit comme un sujet HP. Mais il a emprunté l’idée du plan à son père. Il poursuit le travail de ce dernier en croyant possible une fin heureuse, sans aucune victime. N’est-ce pas illusoire ? Nous savons tous que, même s’il n’y a pas de morts au final, le traumatisme psychologique peut provoquer la mort psychique…

Diagnostiquons les recrues :

Tokyo. Une bleue (pour un premier aperçu des couleurs, voir ce flyer) au coeur pur, mais traumatisée, capable de se transformer en monstre si le stress est trop intense et que sa survie est en jeu. On la voit souvent en mode combat. Elle a dû en goûter, du bitume… Mais c’est une amoureuse. Elle oscille dans sa relation à Rio. À la fois elle sent bien qui elle est, ce dont elle a besoin, pas d’une vie de famille, pas de vivre avec un jeunet. Mais elle l’aime ce mec. La preuve? Elle est jalouse si une autre s’en approche…

Tokyo. À la recherche du bon père : qu’elle a cru trouver en la personne du Professeur, qui lui a déjà sauvé la vie une première fois. Mais elle croit qu’il l’a trahie, alors elle donne son prénom aux flics… Avant de voir qu’elle peut toujours compter sur son ange gardien.

Et puis, Tokyo : condamnée à répéter le traumatisme d’être celle par qui les hommes meurent ?

Nairobi : un si beau nez ! Extrêmement intelligente, sensible et sensée. Elle ne laissera pas les mâles prendre le pouvoir sur elle. Excellente manager : son fidèle employé l’apprécie tant ! Elle sait insuffler de la motivation. Mais, à un moment, elle craque ! Sensible, j’avais dit… et animée par l’espoir de retrouver son enfant, espoir fauché par la méchanceté de Tokyo en mode combat. Elle est dissociée, cette Tokyo. Les chamanes diraient qu’elle a besoin de recouvrer son âme.

Rio et Denver se ressemblent : eux aussi sont des amoureux. Des cœurs tendres. Comme Moscou, le père de Denver. Qui se préoccupe pour son enfant. Et gaffe comme un père bleu.

Alors, pas l’ombre d’un vert ni d’un rose dans cette liste de truands ? Pas de vert, c’est sûr. Les scénaristes n’ont pas tenté de définir un pervers (de structure). Ils croient peut-être le faire avec Berlin. Mais Berlin est un rose : c’est un psychopathe. Tous les roses ne sont pas psychopathes. Mais tous les psychopathes sont roses.

Vous voulez un exemple de vert dans une série télévisée, pour bien circonscrire le type de personnage ? Alors regardez les épisodes du Dr House : et oui, le Dr House en personne est un vert ! Egocentré, passablement handicapé des sentiments, mais tellement lucide, et tellement intersubjectif ! Capable de parler le même langage que les bleus… avec le cynisme désespéré de ceux qui ont vécu trop de désamour pour y croire encore… 

Berlin. Le psychopathe, donc. Ce doit être dur d’être dans sa peau : courir après les sensations, pour enfin obtenir un semblant de frisson ! Il garde la tête froide, profite de tous les instants possibles qui font battre son coeur. Victime d’un cerveau qui ne peut pas lui permettre de vibrer, sentir, aimer.

Vision d’horreur tout de même quand Berlin « plaisante » à propos de bébés de lui qu’il ferait à Ariana, des Berlin juniors courant nus sur la plage… Heureusement que la psychopathie ne se transmet pas ! Mais ça, Ariana ne le sait pas…

Oslo est un personnage plus que secondaire. Il ne parle pas. Il ne nous est donc pas possible de déterminer sa structure. Helsinki est décrit comme un bleu. Je me m’y attarderai pas.

Quant aux otages, Arturo est le plus intéressant jusqu’ici : un homme qu’on dirait sans couilles, pris comme il est entre son épouse et sa maîtresse, incapable de faire un choix. Comme tant d’hommes bleus… Il lance d’abord les autres au front, au lieu de se proposer lui comme héros. Les héros sont ceux qui jouent leur peau, nous dit Taleb.

Mais Arturo commence à choper des couilles quand il affronte Denver, qui a volé le coeur de sa maîtresse. Ah, donc, le courage viendrait avec le besoin de se sentir mâle ?

L’inspectrice, elle, mérite sa place dans l’analyse. Mais elle est tout simplement tranquillement pure et très, très intelligente. Et si belle.

Raquel. J’adore la façon dont elle attache ses cheveux à chaque fois qu’elle parle avec le cerveau de la prise d’otages. Et qu’elle les détache quand la conversation est finie. Je ne sais pas ce que cela signifie : qu’elle se concentre ? Peut-être…

L’on se demande avant l’épisode 5 de cette 2e partie à quelle occasion le scénariste aura besoin de permettre à Raquel de comprendre qui est son amant… Allez, motus.

Comme me l’a enseigné l’un de mes professeurs de cinéma, aucun personnage ne doit être totalement mauvais. Si cette série fonctionne, c’est que les truands sont, pour une part, aimables. C’est avant tout le scénariste et le réalisateur qui doivent aimer leurs personnages. Tous leurs personnages. Sinon, le film ne fonctionne pas.

On arrive même à avoir un faible pour Berlin. Pourquoi ? Par quel miracle ? Peut-être parce que l’on sent son urgence à ressentir. Ou parce que le Professeur, qui nous est cher, l’aime, lui.

Cela me rappelle le final du film Frost/Nixon (2008), de Ron Howard : Nixon est imbuvable durant tout le film. Mais, à la toute fin, on voit pointer sa fragilité extrême, et l’on se met à l’aimer

En conclusion : il y a tellement d’amour dans La casa de papel ! Pas étonnant que cela ait plu aux gens. Dans ce monde de brutes, on a tous besoin d’amour.

La suite ? Le site pause-webzine.com. Vous en apprendrez davantage sur l’âme humaine en y suivant mes articles de blog, ainsi qu’à propos d’autres disciplines en lisant ceux de mes collègues rédacteurs, dans quelques temps. Le temps qu’on s’y mette sérieusement.